Retour du Sommet SST : la santé, c’est autant la tête que le coeur!

Édito du président

Retour du Sommet SST :

la santé, c’est autant la tête que le cœur!

La semaine dernière, nous avons participé au Sommet SST. Cet événement a rassemblé 1 500 représentantes et représentants syndicaux des quatre coins du Québec et de toutes les centrales. C’est la première fois depuis 50 ans qu’un rassemblement d’une telle ampleur a été organisé pour réfléchir collectivement à l’état de la santé physique, psychologique et psychique des travailleuses et travailleurs québécois. Et disons-le franchement : il était temps!

La santé et la sécurité au travail (SST) doit être vue comme étant bien plus qu’une simple note de bas de page dans nos conventions collectives. C’est un pilier du syndicalisme. La Loi sur la santé et la sécurité du travail (LSST) est un droit qui a été conquis à coups de grandes mobilisations et de luttes. En éducation, il s’agit maintenant de la faire respecter pour se protéger nous, c’est-à-dire celles et ceux qui permettent à l’école de fonctionner malgré la surcharge et les conditions de travail difficiles.

Je pense qu’en 2025, plus que jamais, il faut voir la SST comme un levier de transformation sociale, parce que transformer le monde du travail, c’est le rendre plus humain. Actuellement, dans nos écoles, ce sont souvent des blessures invisibles qui laissent les cicatrices les plus graves. Trop de directions banalisent encore ce que vivent les enseignantes et les enseignants. Déclarer un accident, nommer une situation à risque, signaler ou suspendre un élève, c’est encore vu, trop souvent, comme un excès de zèle. Mais en vérité, en osant nommer la violence, qu’elle soit physique ou psychologique, vous êtes des pionnières et des pionniers! Aucun changement en matière de SST n’a été fait facilement et rares ont été les patrons qui disaient qu’on avait raison de revendiquer des améliorations.

Pour le dire clairement : en éducation, les principaux risques sont psychosociaux. La composition de la classe, la surcharge, le manque de ressources, le manque de considération de notre expertise, tout cela nous use. On soigne ensuite un collègue en arrêt pour mieux le replonger dans un contexte identique. Comme si l’épuisement était un aléa normal de la profession et ne méritait pas plus de réflexion. Dans le secteur public, on a trop souvent l’impression que l’employeur n’est pas là pour régler les problèmes, mais pour les ignorer.

Mais malgré ces constats, il y a de l’espoir. Il y a toute la force du collectif. Cette même force qui nous pousse à nous lever, ensemble, pour identifier les problèmes et pour revendiquer ce que nous méritons. Et non, il ne faut surtout pas être gênés de le faire! Actuellement en négociation, nos directions réclament, elles aussi, plus de moyens. Mais pendant ce temps, elles continuent de se décharger sur nous. Pourquoi donc faudrait-il s’excuser de demander mieux? Personne ne choisit une profession en rêvant de se faire épuiser, isoler ou surcharger pendant toute sa carrière.

Si le Sommet SST a mis quelque chose en lumière, c’est que le syndicalisme moderne est un syndicalisme qui se tient debout, qui agit sans compromis et qui place la santé, mentale autant que physique, au cœur de ses priorités. C’est le syndicalisme fier, ambitieux et rassembleur que porte notre organisation et qu’il continuera de porter.

Alors non, ne soyons surtout pas gênés de revendiquer plus!

Comme d’habitude, les membres du SERM seront de celles et ceux qui auront eu le courage de regarder les choses en face et qui auront choisi d’agir.

Pour tout besoin en lien avec la SST, n’hésitez pas à communiquer avec notre équipe de conseillers et d’élus! C’est ensemble que nos prédécesseurs ont fait avancer les choses et c’est maintenant à nous de porter ensemble le flambeau du changement.

Solidarité!