11 janvier 2024

Grève du personnel de l’éducation

Pour régler, ça prend des classes équilibrées et des conditions de travail à la hauteur, rappelle les syndicats de la région.

Mont-Joli, le 14 décembre 2023. – De retour dans la rue depuis le 8 décembre pour l’exercice d’une troisième séquence de grève et déterminés à améliorer leurs conditions de travail, des membres du Syndicat de l’enseignement de la région de la Mitis (SERM-CSQ), du Syndicat du soutien scolaire des Phares (SSSdP-CSN) et du Syndicat des professionnelles et professionnels de l’éducation du Bas-St-Laurent (SPPEBSL-CSQ) se sont rassemblés devant l’école du Mistral ce matin pour rappeler au gouvernement que pour régler, ça prend des classes équilibrées et des conditions de travail à la hauteur. Ainsi, ils ont mis en place une classe fictive pour illustrer la lourdeur de la classe et de la tâche du personnel scolaire.

« Le gouvernement doit comprendre que la composition de la classe est un enjeu incontournable pour les enseignantes et enseignants que nous représentons. Il doit entendre nos solutions pour revoir à la baisse le trop grand nombre d’élèves en difficulté dans un même groupe. La situation ne peut plus durer. Les enseignants tombent au combat. Il faut leur donner les conditions d’enseignement qui leur permettent de faire leur travail en répondant aux besoins des élèves devant eux, en les encadrant mieux et en leur permettant de faire ce qu’ils veulent faire, c’est-à-dire enseigner », a fait savoir Jean-François Gaumond, président du SERM-CSQ.

« Le personnel professionnel qui travaille dans le milieu de vie de l’élève, avec l’élève, qui peut l’observer en classe, qui peut collaborer au jour le jour avec son enseignant, la TES, la direction, les parents, qui fait des recommandations adaptées à l’école, un suivi dans l’école, c’est irremplaçable. Actuellement, trop de professionnel(le)s quittent pour le privé où les conditions de travail et les salaires sont nettement meilleurs. Nous souhaitons des seuils de services pour les élèves dans chaque école pour garantir un minimum de services et l’instauration d’un registre des postes professionnels vacants comme le recommande le Protecteur du citoyen et la Commission des droits de la personne et de la jeunesse. » a commenté Jacques Belles-Isles, président du SPPEBSL-CSQ.

« Le personnel de soutien scolaire mérite mieux. Les employés qui travaillent dans des conditions déplorables pour subvenir à leurs propres besoins, doivent aider les enfants, vos enfants. Ils le font en donnant le meilleur d’eux-mêmes, à chaque jour et malheureusement tombent au combat dû à la surcharge de travail. Les élèves ont et auront des besoins à combler et le personnel de soutien est là pour les aider. Valoriser nos professions et donnez-nous la chance d’effectuer notre travail dans des conditions dignes de nos corps d’emploi. Mettre un ‘’plaster’’ sur des besoins non officiels, comme l’aide à la classe (AAC), n’est pas la meilleure solution pour aider nos élèves en difficultés. Ça ne fait que semer la grogne et diviser les troupes étant donné les tâches de différents corps d’emploi utilisés à moindre coût pour combler de ‘’supposés besoins’’ de fermer ou ouvrir des fermetures éclaires de manteau, comme le projet du gouvernement (AAC) le décrit. Nous sommes loin d’avoir seulement ces besoins. La réalité du terrain n’est pas ce qui se passe dans leur bureau. Nous les invitons à venir passer une journée dans nos écoles. Ils verront l’essentiel de ce que le personnel vit! » a expliqué Marie-Ève Leblanc, présidente du SSSdP-CSN.

Mobilisés comme jamais, les membres de ces trois syndicats font partie des 420 000 employées et employés représentés par le Front commun et sont en grève depuis le 8 décembre. Ensemble, ils ont en main un mandat à hauteur de 95 % pour exercer ce droit pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée.

Pour en savoir plus sur la négociation en cours : frontcommun.org et fse.lacsq.org.

Profil

Ensemble, la CSN, la CSQ, la FTQ et l’APTS représentent plus de 420 000 travailleuses et travailleurs de l’État québécois dans les secteurs publics, en éducation, en santé et dans les services sociaux ainsi qu’en enseignement supérieur.

Explications

• Élève vert : un élève qui chemine normalement pour son âge et son niveau scolaire même s’il peut à l’occasion éprouver quelques difficultés;
• Élève jaune : un élève qui nécessite des interventions ou des mesures d’adaptation fréquentes, ou dont le comportement affecte régulièrement le fonctionnement du groupe ou votre enseignement;
• Élève rouge : un élève qui nécessite des interventions constantes affectant de manière importante le fonctionnement du groupe et votre enseignement.

Pour information :

Jean-François Gaumond, président du SERM-CSQ

Marie-Ève Leblanc, présidente SSSdP-CSN